"Problème du renouvellement de l’accord de pêche avec le Maroc"

La présidente de la Commission Pêche du Parlement Européen, Carmen Fraga, déclare qu’il y aura des problèmes dans le renouvellement de l’accord de pêche avec le Maroc. EFE, 30 juin 2010.

Publié 01 juillet 2010

EFE: Carmen Fraga déclare qu’il y aura des problèmes dans le renouvellement de l’accord de pêche avec le Maroc.

Traduit par by Western Sahara Resource Watch 
Bruxelles le 30 juin (EFE). 
Source: http://www.abc.es/agencias/noticia.asp?noticia=438556

La présidente de la Commission Pêche du Parlement Européen, Carmen Fraga, a déclaré aujourd'hui lors d'une entrevue avec l’agence d’information espagnole EFE que "il y aura des problèmes" pour renouveler l'accord de pêche entre l'Union Européenne et le Maroc, car il va se terminer en 2011 et il n'y a aucun effort en cours pour le renégocier.

Membre du Parlement Européen, Mme Fraga a déclaré qu’alors qu’il reste moins d'un an avant la fin de l'accord actuel (mars 2011), il existe des "difficultés", en raison des problèmes liés au Sahara Occidental, parmi diverses autres raisons.

L'accord avec le Maroc, qui est le plus important en termes de pêche, offre des licences à 119 navires de l'Union Européenne, dont une centaine sont espagnols. En contrepartie, l'UE verse au Maroc annuellement 36,1 millions d’euros qui sont en cours de distribution dans le secteur de la pêche et les programmes de développement.

Fraga se réfère à la demande formulée aux autorités marocaines par le Commissaire Européenne aux Affaires Maritimes et à la Pêche, Maria Damanaki, en vue d’obtenir des informations sur la façon dont l'argent de la compensation financière reçue de l'UE a été dépensé. Mme Damanaki a également demandé des informations quant à savoir si le peuple du Sahara occidental a bénéficié de cet accord.

La MEP Fraga a déclaré que Mme Damanaki ne demandera pas au Conseil Européen l'autorisation de renouveler l'accord de pêche à moins que ces informations ne lui soient fournies, cependant, «le Maroc ne nous les donnera pas", dit-elle.

Fraga dit n’être pas d'accord de toujours lier cet accord avec le Sahara occidental en raison des problèmes de ce territoire. Il faut arrêter de donner l'aide au Maroc dans tous les domaines, non seulement dans les pêcheries.

"Si l'accord de pêche n'est pas renouvelé, la relation de voisinage entre l'UE et le Maroc continuera, et également le transfert de 200 millions d'euros que nous allons leur donner", dit Mme Fraga.
D'autre part, Fraga a souligné que l'accord avait été mal négocié en ce qui concerne les licences à la flotte espagnole parce qu'il y a une « sous-utilisation » des possibilités, alors que la seule industrie pleinement exploitée est celle des pélagiques par les flottes polonaises et néerlandaises.

Par conséquent, Mme Fraga a plaidé en faveur d'une modification de l'accord parce que, dans l'actuel, plusieurs licences ont été négociées sans tenir compte des mesures techniques correspondantes, ce qui se passe avec l'interdiction marocaine de la pêche avec lumière attractive, qui affecte la flotte andalouse, ou dans le cas du chalutage en ce qui concerne la taille des navires.

En outre, Carmen Fraga a souligné le fait que les présentes législatures de la Commission Européenne et du Parlement Européen sont «vertes», en ce sens que tous les groupes politiques sont plus respectueux de l'environnement.

Cela signifie que parfois, a t-elle ajouté, les attaques faites par les pays Nordiques sur les accords de pêche parce qu’ils ne sont "pas solidaires" sont injustes parce que certaines flottes en bénéficient directement - comme l'espagnol ou le français - tandis indirectement l’accord est positif pour tous les Européens, car ils signifie moins de dépendance sur les importations, en dehors de l''aide au développement.

En outre, Mme Fraga renvoie au grave problème de la piraterie en Somalie, qui touchent les bateaux qui pêchent dans l'Océan Indien.

À cet égard, l'eurodéputée estime que la protection des navires peut être améliorée, par exemple, en avertissant les navires plus souvent lorsque les "bateaux-mères" des pirates quitter leurs ports. En outre, elle a souligné que les français opèrent avec la présence de soldats à bord, et non pas avec les gardes de sécurité privés, comme dans le cas de l'Espagne.

Carmen Fraga a insisté sur la légalité de la flotte qui opère dans l'Océan Indien, qui n'a pas d'autre endroit où aller et qui contribue également à 60% du PIB des pays comme les Seychelles, les Comores et Madagascar.

D'autre part, Mme Fraga a critiqué le refus du commissaire Damanaki de financer le démantèlement des navires dans le cadre de ses intentions de réforme de la Politique Commune de la pêche (PCP).

Selon Carmen Fraga, cela pourrait signifier une « catastrophe » pour l'industrie. 
De même, elle a décrit comme «inacceptable» le fait qu'aucune subvention pour la démolition n’ait été accordée aux armateurs qui l’ont demandée, dont plusieurs Espagnols.

Par conséquent, Mme Fraga a demandé un fonds communautaire spécifique auquel tout le monde peut accéder en soutien au démantèlement des navires "sans aucune discrimination". EFE


 

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