L'enfant tué montre que le pillage de la colonie africaine doit cesser

"La situation extrêmement tendue dans les territoires occupés du Sahara Occidental démontre la nécessité pour les Nations Unies à œuvrer pour la protection des richesses naturelles de Sahara Occidental", déclare Western Sahara Resource Watch aujourd'hui dans une lettre à Ban Ki-Moon. Lire la lettre ici.

Publié 04 novembre 2010

Ban Ki-moon
Secrétaire Général des Nations Unies 
760 United Nations Plaza
Nations Unies
New York, NY 

Le 4 novembre 2010

Votre Excellence,

Les Sahraouis des territoires occupés du Sahara Occidental ont récemment rejeté en masse 35 ans d’occupation marocaine, en sortant des villes, dont El-Aaiun, Smara et Dakhla vers des proches campements. Les sahraouis ont agi de la sorte du fait des perspectives économiques et sociales déplorables pour lesquels ils sont toujours plus défavorisés et marginalisés dans leur propre pays. Alors que l'armée marocaine tente de fermer les camps, la situation humanitaire des manifestants sahraouis est de plus en plus préoccupante. Plusieurs interventions violentes des forces de sécurité marocaines ont été rapportées la semaine dernière, dont celle du point de contrôle tuant par balle l’enfant sahraoui de 14 ans, Nayem Elgarhi, à l'extérieur du camp, près d'El Aaiun. Le Maroc a refusé l'accès aux camps à des observateurs étrangers et aux médias internationaux.
La situation extrêmement tendue dans les territoires occupés du Sahara Occidental démontre la nécessité pour les Nations Unies à œuvrer pour la protection des richesses naturelles de Sahara Occidental.
Par conséquent, Western Sahara Resource Watch (WSRW), une ONG internationale – basée dans plus de 35 pays - dont l'objectif est la préservation des ressources naturelles du Sahara Occidental pour le peuple sahraoui, souhaite réitérer son appel à la mise en place d'un mécanisme destiné à placer le produit de l'exploitation des ressources naturelles du Sahara Occidental sous administration internationale jusqu’à la résolution du conflit, et à l’inclusion de la composante des droits de l’homme dans le mandat de la MINURSO.

Des milliers de sahraouis ont collectivement choisi de vivre comme des exilés dans des camps de protestation, pour dénoncer l'écart entre leur marginalisation socio-économique et la richesse des ressources naturelles dont regorge leur terre. Pendant ce temps, le Maroc continue à exploiter illégalement ces ressources, en contravention d'une série de résolutions de l'Assemblée Générale dont les résolutions 62/113, 62/120, 63/102, 63/111, 64/98 et 64/99 entre autres, ainsi que de ses obligations internationales en vertu de l'article 1 des Pacte international relatif aux droits civils et politiques et Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Comme l'a établi avec une grande clarté le Conseiller juridique des Nations Unies en 2002 :

« … si des activités de prospection et d’exploitation devaient être entreprises au mépris des intérêts et de la volonté du peuple du Sahara occidental, elles contreviendraient aux principes de droit international applicables aux activités touchant aux ressources minérales des territoires non autonomes. »

Tout prouve que le peuple sahraoui n'a pas été consulté sur l'exploitation, par les autorités marocaines et la complicité des intérêts étrangers, des ressources du Sahara Occidental, et que le peuple ne tire aucun bénéfice aux activités économiques entreprises dans le territoire. Les camps de la protestation démontrent visiblement que les deux conditions juridiques pour des activités économiques dans un Territoire Non Autonome n'ont pas été réunies : à savoir la prise en compte de la volonté et des intérêts de la population du territoire. Au nom du peuple sahraoui, le Front POLISARIO a protesté contre ces activités illégales dans de nombreux courriers à la fois au Conseil de Sécurité et à votre Excellence. Il est clair que l’exploitation persistante et illégale par le Maroc des ressources naturelles du Sahara Occidental continue à saper la confiance entre les parties et représente un obstacle majeur à la résolution de ce différend de longue date. 

Western Sahara Resource Watch demande instamment l'établissement d'un mécanisme destiné à placer le produit de l'exploitation des ressources naturelles du Sahara Occidental sous administration internationale jusqu'à ce que le statut du territoire ait été résolu.

En outre, la situation actuelle souligne une fois encore la nécessité d’adapter le mandat de la MINURSO pour y inclure la capacité d’un système de surveillance des droits humains, en ligne hiérarchique directe avec le Conseil de sécurité. L'ONU a l'obligation de protéger la population sahraouie en attendant l'organisation d’un référendum d'autodétermination juste et équitable, en conformité avec les résolutions de l'Assemblée Générale des Nations Unies, du Conseil de Sécurité des Nations Unies et de l'Union Africaine. La MINURSO est la seule mission des Nations Unies mise en place depuis 1978 sans mandat pour surveiller les droits de l'homme. La mort tragique d'un garçon sahraoui de 14 ans rend cela injustifiable. 

Sincères salutations,

Sara Eyckmans
Coordinateur International
Western Sahara Resource WatchSara Eyckmans

 

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