Le Maroc adopte l’accord de pêche UE-Maroc litigieux
Le 10 février, le Parlement marocain a adopté à l'unanimité l'accord de pêche UE-Maroc. Sans surprise. Grâce à cet accord, l'UE paiera le Maroc pour pêcher dans les eaux au large du territoire que le Maroc occupe illégalement : le Sahara Occidental.
Mbarka Bouaida, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, a de nouveau souligné l'importance de l'accord en termes de sécurisation des liens politiques avec l'Union européenne. "Ce protocole définit les moyens et les conditions de la relation entre les deux parties à propos de la pêche maritime en vue de servir les intérêts nationaux, pour soutenir les liens politiques avec l'UE et ses membres et assurer la durabilité des ressources halieutiques du royaume", selon les médias marocains qui rapportent ses propos.
Toutefois "les ressources halieutiques du royaume" comprennent également les riches eaux du Sahara Occidental occupé - voisin du sud du Maroc que la monarchie marocaine a décidé d'envahir puis d’annexer en 1975. L’Espagne, la puissance coloniale du Sahara Occidental qui avait soutenu l'invasion marocaine, a exercé de fortes pressions pour l'accès de l'UE à la fois aux eaux marocaines et sahraouies. Le secteur de la pêche espagnol a indiqué sa volonté de commencer à pêcher, s’est plaint de la lenteur du Maroc à mettre en œuvre l'accord.
Mais alors que le processus politique est maintenant pratiquement terminé - en attente de publication de l'accord dans je journal officiel national du Maroc - les procédures techniques sont encore à mettre en place : création d'un comité technique mixte, demande et attribution des permis de pêche, visites techniques etc. Le processus devrait prendre un autre mois.
Le Sahara Occidental est occupé par le Maroc. Les entreprises qui concluent des accords avec les autorités marocaines dans les territoires occupés, donnent un signe de légitimité à l’occupation. Cela ouvre aussi des possibilités de travail aux colons marocains et de recettes au gouvernement marocain. Western Sahara Resource Watch demande aux compagnies étrangères de quitter le Sahara Occidental jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée au conflit.
Il n'est pas facile de suivre toutes les différentes procédures judiciaires relatives au Sahara Occidental. Par souci de clarté, voici un aperçu des trois cas à la Cour de justice de l'Union européenne.
Les principaux militants du Sahara occidental sont condamnés à des peines allant de 20 ans à la réclusion à perpétuité suite à une manifestation populaire de 2010, le camp de protestation Gdeim Izik, qui dénonçait la marginalisation sociale et économique du peuple sahraoui dans leur terre occupée.
Une part croissante de tels projets est située dans le territoire occupé du Sahara Occidental, est utilisée pour le pillage des minerais. Le nouveau rapport WSRW le détaille.