Manifestations à Palma de Majorque contre les importations de sable
Article image

Une trentaine de personnes se sont rassemblées sur les quais de Palma de Majorque pour protester contre le déchargement du sable du Sahara Occidental occupé.

Publié 30 mai 2017
demo_mallorca_sand_350.jpg
Download

Au cours de la dernière semaine, les médias espagnols ont largement couvert l'arrivée à Majorque du navire Southwester, transportant 35 000 tonnes de sable d'El Aaiún.

Le gouvernement régional a saisi les autorités espagnoles demandant une inspection approfondie du navire et de la cargaison, afin de s'assurer que la loi européenne avait été respectée. Les organisations de la société civile, telles que Amics del Poble Saharaui, un groupe de soutien local du peuple sahraoui des îles Baléares, ont également été prévenus de l'arrivée du navire. Ilsdénoncent ce qu'ils appellent "un coup supplémentaire pour le pillage impuni des ressources". Le groupe demande aux autorités d'arrêter l'activité, en déclarant que les entreprises concernées "profitent de la présence illégale du Maroc dans l'ancienne colonie espagnole, en toute convenance avec les autorités marocaines pour escamoter systématiquement la richesse du territoire sahraoui".

Tous les membres du parlement autonome des Baléares se sont joints dans une pétition contre le bateau déchargeant la cargaison, demandant au gouvernement espagnol d'intervenir. Cette pétition a suivi une déclaration institutionnelle publiée par ce même Parlement au début de cette année, appelant tous les pouvoirs et agents économiques à respecter la décision de La Cour de Justice de l'Union Européenne. Les Baléares ne sont pas le seul parlement régional à adopter une telle déclaration, dans une vague de solidarité lancée par le Parti vert espagnol, Equo.

El Mundo souligne aussi le rappel du groupe de soutien de ce qu'il s'agit d'une violation du droit international et de la décision de la Cour de justice de l'Union européenne du 21 décembre 2016. Le tribunal a précisé que le Sahara Occidental ne fait pas partie du Maroc et que le commerce entre l'UE et le Maroc ne peut être appliqué qu'au Maroc et non au Sahara Occidental.

La Garde civile a reconnu que le navire avait les permis requis. Après un bref délai, le déchargement a commencé mercredi à midi en présence de manifestants d'Amics del Poble Saharaui et des Sahraouis.

La personne chargée de la consignation a déclaré, selon El Mundo, qu'il n'était pas certains que ce soit "un pillage" car elle n'avait pas encore "avoir toutes les informations pour se former un avis" sur la question, reconnaissant avoir été "surpris" par toute la controverse générée à Palma.

Un représentant de l'entreprise de consignation, Lantimar, a déclaré aux médias que le sable serait utilisé à des fins de construction.

Le 26 mai, les médias espagnols ont publié que l'importateur Golf de Ponent n'avait pas les licences requises pour son travail planifié et qu'ils avaient 2 mois pour mettre les documents en ordre. ABC a indiqué que la Maison du Conseil de Calvia exigeait l'arrêt total des activités de Golf de Ponent comme mesure de précaution.

WSRW a précédemment abordé la question des exportations de sable vers les plages de Majorque et des Canaries.
 

Actualités

Du sable de conflit pour couvrir la plage des Canaries

La baie de Mogán, sur l’île de Grande Canarie, sera prochainement recouverte de sable de conflit provenant du Sahara Occidental occupé.

05 décembre 2019

Une plage de conflits prend forme aux îles Canaries

Les travaux de construction sur la plage controversée de Mogán à Grande Canarie ont commencé le 2 décembre.

05 décembre 2019

Le Dura Bulk décharge le sable sahraoui à Tenerife

Les exportations de sable du Sahara Occidental vers l'Espagne occupés se poursuivent sans relâche.

03 juillet 2017

Toujours sanctionné pour avoir protesté contre le pillage

Alors que les importations canariennes de sable sahraoui volé se poursuivent en toute impunité, un groupe de militants sahraouis et espagnols, dont un membre de WSRW – risque toujours des sanctions pénales, précisément pour avoir dénoncé le commerce illégal.
16 juin 2012