L'ex conseiller juridique de l'ONU tacle les projets éoliens du Maroc
Article image

L'ex conseiller juridique de l'ONU, qui a rédigé en 2002 un avis important sur les ressources au Sahara Occidental pour le Conseil de sécurité des Nations Unies, affirme que Siemens marche joue avec le feu en construisant des parcs éoliens au Sahara Occidental.

Publié 02 novembre 2016

Western Sahara Resource Watch sort le rapport « Electrifier le pillage - Ce que le Maroc et Siemens cachent à COP22, à Marrakech ». Le quotidien national danois Information couvre aujourd'hui le lancement du rapport.

Le journal a reçu les déclarations de l'ancien conseiller juridique de l'ONU et de l'ancien commandant en chef de l'opération de l'ONU sur le territoire.

« Si le territoire du Sahara Occidental est utilisé au profit du Maroc et des entreprises étrangères, sans consulter de façon appropriée le peuple du Sahara Occidental ou s'assurer que ce sont ceux qui tirent profit de l'énergie éolienne, cela va à l'encontre du droit international et des principes de l'ONU pour des entreprises responsables », a déclaré l'ancien conseiller juridique de l'ONU, le Suédois Hans Corell, en Une de l'Information.

L'ambassade marocaine au Danemark n'a pas répondu aux questions sur ce point, mais a envoyé une déclaration générale au journal, affirmant que la participation du Sahara Occidental aux élections marocaines est élevée à la fois aux élections locales et parlementaires et qu'il y a plusieurs représentants de la région au Parlement. « Ces chiffres parlent d'eux-mêmes et répondent aux exigences de Hans Corell concernant le consentement de la population locale », a écrit l'ambassade au journal.

M. Corell désapprouve, affirmant que l'invasion du Sahara Occidental par le Maroc et le transfert de ses citoyens sur le territoire pourrait constituer une violation de l'article 49 de la IVe Convention de Genève et que la participation électorale ne précise pas combien d'électeurs sont des colons.

Le responsable des relations presse de Siemens a expliqué au journal la même chose qu’à WSRW - à savoir que « les parcs éoliens n'utilisent pas les ressources de manière permanente et ne réduisent en rien les ressources existantes ».

Le rapport WSRW détaille néanmoins que Siemens fourni ironiquement à l'ensemble de l'industrie marocaine du phosphate 95% de l'énergie dont elle a besoin. Siemens n'a jamais répondu aux questions répétées du journal sur la demande de consentement des Sahraouis. WSRW essaie depuis plusieurs années d'obtenir une réponse à cette même question.

Corell a déclaré que les principes directeurs « s'appliquent tant aux ressources renouvelables que non renouvelables et aux sources d'énergie ».

L'ancien commandant en chef de la MINURSO, le danois Kurt Mosgaard, est également été interviewé par le journal. Il a déclaré que l'infrastructure énergétique pourrait contribuer à prolonger le conflit. Il a déclaré que le tapis roulant convoyeur de phosphate avait par le passé était l’objet de sabotage et que des sabotages ont également eu lieu ces dernières années.

« Les éoliennes sont une cible potentielle pour les Sahraouis désabusés. Elles sont un peu plus faciles à atteindre que les ports de pêche ou les navires bien protégés et les navires de forage en mer », a déclaré Mosgaard.

 

Actualités

Ce port est le plus grand exportateur de gaz vers le Sahara Occidental occupé

Pour la première fois, le Portugal est le plus grand exportateur de produits gaziers vers le Sahara Occidental occupé.

15 mai 2024

La France propose de payer pour une ligne électrique problématique

Le gouvernement français entend financer un câble qui transportera vers le Maroc l'énergie des projets marocains illégaux au Sahara Occidental occupé.

07 mai 2024

Cepsa et Repsol restent muets sur le pétrole controversé

Les deux compagnies espagnoles qui exportent pratiquement tout le pétrole vers le Sahara Occidental occupé restent muettes.

06 mai 2024

Énergie verte mais sale sur terres occupées

Comment peut-il être mauvais de développer les énergies renouvelables, dans un monde qui a désespérément besoin d'une transition verte ? Au Sahara Occidental, les problèmes sont nombreux.

14 avril 2022