Le Maroc taille de nouveaux blocs pétroliers dans le territoire occupé
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La compagnie pétrolière de l'Etat marocain, l’ONHYM, a établi de nouveau blocs pétroliers au Sahara Occidental. Le programme illégal pourrait doubler la superficie en territoire occupé.

Publié 19 juillet 2011

Les cartes disponibles sur le site Internet de la compagnie pétrolière nationale marocaine ONHYM révèle que le gouvernement marocain a tracé cinq nouveaux blocs pétroliers au Sahara Occidental occupé.

Selon le droit international, cette exploration pétrolière est illégale, puisque les souhaits des Sahraouis n'ont pas été pris en compte. Le Sahara Occidental est sous occupation marocaine, et est défini par l'ONU comme une question coloniale non résolue. En 2002, le bureau juridique de l'ONU a fait une déclaration sur la légalité des accords pétroliers du Maroc. Pourtant, le Maroc effectue son programme pétrolier.

Les blocs pétroliers nouvellement dessinés constituent 2 grandes zones onshore, et 3 offshore du Sahara Occidental, chacune des 5 d'environ 15.000 km². Les deux blocs onshore sont situés directement à l'est et au sud du bloc onshore Boujdour de l'ONHYM, tandis que les trois blocs offshore sont situés au sud de la superficie offshore de Kosmos Energy. S’il réussissait à attirer des entreprises dans ce programme illégal, le Maroc pourrait plus que doubler sa superficie dans les territoires occupés.

La zone offshore du sud du Sahara Occidental, où sont trois des blocs, a été initialement détenue par Total en 2001, mais la firme française avait abandonné le bloc en 2004, après avoir fait des études sismiques en 2002.

 

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Pendant longtemps, cependant, il y a eu des signes d'un plan marocain de récupérer la zone offshore laissée par Total.

Déjà en 2006, la compagnie Atlas Sahara de l’omniprésent Groupe Derhem, avait exprimé à l'ONHYM son intérêt pour Dakhla Offshore, selon le rapport annuel de l'ONHYM de 2006. L'année suivante, l'ONHYM avait déclaré que «des entreprises internationales" avaient exprimé leur intérêt pour la même zone, sans préciser.

En 2009, l'ONHYM a complété le processus d'appel d'offres public pour le retraitement de données sismique 2D des 1000 km, provenant des dernières activités de Total offshore de Dakhla, avec l'aide de la compagnie norvégienne de services sismiques TGS-Nopec. Voir divers documents d'appel d'offres ONHYM : Doc 1, Doc 2, Doc 3, Doc 4, Doc 5.

Selon le programme prévisionnel d’ONHYM pour l'année budgétaire 2010, la compagnie pétrolière nationale a prévu de recruter un consultant externe pour réaliser une étude sur le «projet de Dakhla Offshore".

Dans une synthèse du rapport annuel 2010, publié en mars 2011, l’ONHYM stipule que le retraitement des 1000 km a été fait.

L’auteur du traitement des données n’est pas clairement indiqué. Il ressort de pages Web que l'ONHYM que la compagnie roumaine Prospectiuni a un temps montré un intérêt dans le traitement des données à Dakhla, mais souhaitaient des parties - et non la totalité - des tâches décrites dans l'offre de retraitement. Prospectiuni avait réalisé des travaux géologiques au Sahara Occidental auparavant.

Plusieurs géologues européens, attachés à des institutions de recherche en France, le Portugal et la Norvège, ont également été impliqués dans la recherche géologique dans le territoire, en coopération avec Total - même après le retrait officiel de Total du territoire. L'un d'eux était attaché à une institution norvégienne de recherche qui a en 2009 émis des doutes sur le travail académique dans les terres occupées. Le directeur de l'institut a "regretté" qu'un géologue attaché à son institution ait à tort qualifié Dakhla comme étant au Maroc, et avait précisé que l'institution ne soutenait pas cette recherche.

 

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